Les différentes techniques employées en rhinoplastie par le Dr François Jacquin

La rhinoplastie est sans doute la plus gratifiante des interventions de chirurgie plastique, mais aussi la plus délicate et la plus sujette à l’insatisfaction des patient(e)s. Le nez se trouvant au centre du visage, il est donc essentiel de bien écouter les attentes des patients et de trouver une solution adaptée à chaque cas. Le Dr François Jacquin nous détaille dans cet article, les différentes techniques qui existent en rhinoplastie.

Les déformations de la pyramide nasale sont sources de moquerie et les tentatives de modification de cet appendice existent depuis l’antiquité. Les bases de la rhinoplastie actuelles ont été jetées à la fin du dix-neuvième siècle par un chirurgien allemand le Dr Joseph. Il est évident que cette technique initiale a fait l’objet de nombreuses améliorations depuis cette époque qui ont toutes pour but d’améliorer les résultats et donc la satisfaction des patients.

Parmi ces modifications de technique ces dernières décennies, on peut citer :

• La voie ouverte ou voie de Rethi : contrairement à la voie endonasale stricte qui ne nécessite aucune incision sur la peau, la voie ouverte impose une incision sur la base du nez, mais elle offre une meilleure vue sur les structures du nez et notamment sur la pointe. Cette technique de voie ouverte a été utilisée de manière exclusive pendant des décennies, mais la tendance actuelle est de la réserver aux cas les plus difficiles ou secondaires, et de privilégier quand c’est possible la voie endonasale.

• La rhinoplastie médicale à l’acide hyaluronique : elle est d’un grand secours pour gommer certains défauts modérés (petites bosses, irrégularités de l’arête nasale…). Elle est sans danger, s’effectue au cabinet et est beaucoup moins coûteuse qu’une rhinoplastie chirurgicale. En revanche, il faut la renouveler tous les 18 mois et ses indications sont limitées. Elle ne peut par exemple en aucun cas améliorer un nez trop volumineux, et sera même contre productive.
• La rhinoplastie conservatrice (preservation rhinoplastie) : il s'agit ici d'une amélioration significative qui nous est offerte depuis quelques années. Elle consiste en une exérèse de la bosse nasale par l’intérieur, en quelque sorte « en négatif « , tout en gardant une arrête nasale régulière. Là, encore les indications sont très précises et s’adressant à environ 40 % de ma patientèle Je pratique la rhinoplastie depuis maintenant une trentaine d’années avec une formation de ORL puis de chirurgie plasticien, qui me permet de gérer également la fonction respiratoire du nez. Je continue à me former à toutes les nouvelles techniques qui vont certainement arriver pour pouvoir ainsi améliorer la satisfaction de mes patients.

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Quels sont les candidats à la rhinoplastie ?

Avant d’envisager une rhinoplastie, il faut évidemment être sûr de sa motivation et s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un caprice passager. L’intervention nécessite un investissement non seulement financier mais également psychologique, il est nécessaire d’être conscient de tous les tenants et aboutissements de votre choix. La rhinoplastie s’adresse le plus souvent à une clientèle féminine mais la proportion d’hommes augmente régulièrement jusqu’à atteindre 25 à 30 % des demandes. 

L’âge est un critère qu’il faut prendre en considération : la pression exercée par les médias et les réseaux sociaux nous amène des patients de plus en plus jeunes. La croissance des cartilages des structures osseuses du nez est terminée assez tôt et il est possible d’opérer dès l’âge de 16 ans. Là encore, il est indispensable d’apprécier le retentissement social et psychique du complexe, qui peut être important (échec scolaire, diminution ou suppression de toutes relations sociales, conflits familiaux etc). Un avis auprès d’un professionnel psychologue ou psychiatre sera parfois conseillé, il faudra bien sur l’autorisation des 2 parents pour opérer. A l’inverse, un âge avancé au-delà de 70 ans n’est pas une contre-indication à la rhinoplastie.

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Risques et complications

Les complications graves lors des rhinoplasties sont exceptionnelles.

Il s’agit d’une intervention de courte durée réalisée chez des patients le plus souvent jeunes. Les risques infectieux sont très faibles, les saignements post opératoires très rares. Il faut plutôt parler de la possibilité de résultats insatisfaisants aux yeux du chirurgien ou des patients. Il est indispensable de comprendre que le nez est composé de tissus vivants. 

La période post-opératoire (jusqu’à plusieurs mois) fait l’objet d’un processus cicatriciel que malheureusement nous ne maîtrisons pas complètement : des imperfections (asymétries modérées, résurgence d’une petite bosse etc), peuvent survenir pendant cette période, qui pourront faire l’objet d’une retouche. Le développement des réseaux sociaux et les utilisations de filtres et de logiciels de simulation photographiques par les adolescents peuvent laisser croire que le nez peut être modifié sans limites, ce qui bien sûr est inexact et peut entraîner des déceptions post opératoires. J’ai coutume de dire que le chirurgien peut garantir avec une quasi certitude une amélioration après la chirurgie, mais ne peut en aucun cas garantir la perfection.